Internet des objets, big data, vidéo à la demande, réalité virtuelle… certains en sont encore très loin, en raison d’un débit Internet trop faible. Quelles sont ces zones blanches qui résistent encore et toujours – bien malgré elles – à l’ADSL ?
Un débit inférieur à 512 kbits/s, c’était sûrement suffisant pour l’utilisation régulière du minitel mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, ce niveau de service est totalement inadapté aux nouveaux usages numériques. C’est pourtant le débit encore proposé dans de nombreuses régions de l’Hexagone : les fameuses zones blanches du réseau Internet fixe. Il y a deux ans, le hameau de Bussy dans la Haute-Vienne avait même fait la grève de l’impôt pour alerter sur sa situation, privé d’une connexion Internet décente. D’autres territoires – plus chanceux – bénéficient quant à eux d’un débit allant de 512 kbits/s à 2 mbits/s. Ce sont les zones grises, c’est-à-dire des régions qui n’ont accès qu’à des usages très limités de l’Internet fixe.
Plusieurs raisons expliquent cette situation. D’une part, l’architecture des nœuds de raccordement d’abonnés (NRA) du réseau DSL historique génère des affaiblissements très importants pour les zones les plus éloignées. D’autre part, les investissements nécessaires pour la montée en débits des territoires à faible densité humaine se révèlent trop faibles. En cause ? La faiblesse des modèles économiques qui s’y associent .
En 2016, encore 1 % des foyers français se situent en zones blanches et 7 % en zones grises. On saisit d’emblée le handicap pour les particuliers : impossibilité de télécharger des fichiers lourds, d’utiliser les services de visioconférence, voire de surfer sur Internet en toute fluidité (dans le cas des zones blanches).
Même punition du côté des professionnels avec une limitation drastique des usages qui constitue un obstacle au développement; voire une incapacité à travailler pour les moins chanceux situés en zones blanches. Tout le tissu économique s’en voit pénalisé. D’autant que ces régions sont généralement aussi victimes de l’absence de réseau mobile 3G – sans parler de la 4G.
C’est précisément pour répondre à cette absence de solutions que les opérateurs alternatifs comme Alsatis ont vu le jour. S’appuyant sur les réseaux d’initiative publique (RIP), ces opérateurs misent sur des technologies innovantes pour raccorder les zones blanches et les zones grises de l’Hexagone.
Parmi les solutions proposées : le satellite aussi appelé « rustine numérique » pour sa capacité à être utilisé sur des sites isolés de toute autre possibilité. Pour l’entreprise, il y a peu de différences avec l’ADSL. La technologie offre un débit jusqu’à 20 mbits/s grâce à une parabole branchée au modem. Autre technologie : la radio, soit des réseaux de desserte haut débit qui permettent d’acheminer le service Internet à partir d’une collecte fournissant du débit de type professionnel garanti et symétrique..
Qu’on se le dise : les entreprises situées dans les zones blanches et grises ont, elles aussi, le droit d’entrer dans le XXIe siècle.