L’opérateur historique a annoncé, il y a peu, l’abandon du protocole analogique, et donc des offres VGA. Pourquoi ? Pour qui ? Comment s’y préparer ? Alsatis décrypte un phénomène révélateur d’une transformation plus large pour les entreprises.
L’analogique est mort. Vive l’IP ! On pourrait résumer en ces termes la transformation que vit actuellement le marché des télécoms. L’opérateur historique l’a annoncé : le bon vieux réseau analogique ou réseau téléphonique commuté (RTC) va peu à peu tirer sa révérence au profit de l’IP.
Son histoire avait pourtant bien commencé. Au siècle dernier – apogée de la téléphonie – les lignes analogiques s’étaient étendues sur l’ensemble du territoire français, sous l’impulsion du seul opérateur télécoms du moment. C’est qu’un tel protocole était alors le plus adapté à la transmission de la voix, principal moyen de communication du XXe siècle. Dans les années 2000, l’opérateur historique se voit contraint d’ouvrir ses lignes analogiques à ses concurrents. C’est la naissance des ventes en gros d’abonnements (VGA); qui permettent à tous les opérateurs de commercialiser des services en exploitant les lignes analogiques du réseau historique. Une multitude d’offres est alors proposée aux entreprises, principalement autour de la téléphonie fixe mais aussi de la télésurveillance ou du fax.
Du réseau analogique à l’IP : vers le tout numérique
Mais de nouveaux opérateurs arrivent, misant à 100 % sur un protocole en plein essor : l’IP, pour Internet Procol. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la technologie est aussi en mesure de transmettre la voix (c’est la VOIP, voice over IP), en plus des données Internet. L’analogique, protocole fiable mais usé, commence alors son lent déclin.
Avant dix ans donc, plus aucun téléphone ne sera branché sur la vieille prise téléphonique cachée dans votre bureau.
En 2016, l’opérateur historique entérine la mort programmée de ce système vieillissant et non adapté aux nouveaux services tels que la visioconférence, par exemple. Après les 14 communes tests de Bretagne, la production des lignes analogiques s’arrêtera progressivement entre 2018 et 2019. Puis, le service dans son ensemble cessera de fonctionner à partir de 2021 en fonction des zones géographiques.
Une accélération des nouveaux usages
Quelles sont les conséquences d’une telle décision ? En apparence, passer d’un protocole à l’autre ne change pas la vie des entreprises. Pourtant, l’abandon de l’analogique et surtout le passage à l’IP vont accélérer l’adoption des nouveaux services numériques au détriment des technologies vieillissantes. Un seul exemple : le fax disparaîtra avec le RTC, ce qui obligera les dernières entreprises utilisatrices à se tourner vers les solutions de partage de documents ou – tout simplement – d’e-mails. Les services domotiques, comme les alarmes, basés sur l’analogique s’enrichiront également en passant vers l’IP; Vidéosurveillance, alertes SMS ou mail en cas d’incident détecté, etc.
L’abandon de l’analogique et surtout le passage à l’IP vont accélérer l’adoption des nouveaux services numériques.
En définitive, c’est toute la digitalisation des entreprises qui va pouvoir passer à la vitesse supérieure grâce au « tout IP ». Le parallèle peut être fait avec le passage de la télévision analogique à la TNT : les téléspectateurs en sortent gagnants avec des chaînes supplémentaires et de nouveaux services (changement de langues, passage à la HD, etc.).
Comment s’y préparer ?
Reste une question pour les chefs d’entreprises : comment anticiper ce changement majeur ? La meilleure méthode consiste à établir le périmètre concerné : quels sont les services reposant sur l’analogique ? Sont-ils essentiels à l’entreprise ? Ensuite, les entreprises ont le choix; Soit elles tentent par elles-mêmes de trouver la meilleure solution alternative soit elles challengent leur opérateur.